Oldskull est un groupe toulousain formé en 2005 et œuvrant dans le death avec l'esprit de celui du début des années 90.
Le groupe balance 6 titres d'un death très typé début des années 90, avec une atmosphère particulière qui s'en exhale et un côté carré efficace. Déjà, juste ça devrait suffire pour vous convaincre. Mais bon, ça fait un peu juste comme chronique.
Olskull, après une très courte intro sur 'Pandemic prophecy' ouvre le feu avec un death mid tempo à l'essentiel, à la lourdeur écrasante, qui développe une atmosphère qui s'étire sur le titre et qui est la signature du groupe, retrouvant cette particularité sur les autres titres. Le titre est le modèle de base des autres et si on s'habitue vite à ce death lourd, qui dévoile très rapidement son efficacité redoutable (car oui, les bougres sont très bons!). Associant à cet ensemble un sens de la mélodie décisif.
Le groupe offre une rythmique très carrée, associé à des rythmes parfois martiaux, qui ajoute à l'ambiance particulière, un peu sombre, que les titres développent tous. Le groupe accorde vraiment une importance à la section rythmique, qui envoie du bois (et la scierie au passage) tout en focalisant notre attention sur les riffs bien lourds, dont certains ne sont pas usuels. Ce qui nous mène aux confins du death, de celui qui s'exhale des tombes des origines.

Mais voilà, si la recette décrite peut vous plaire, celle-ci ne s'avère pas complète. Car il y a un élément qui fait passer leur death de redoutable à assassin: les accélérations soudaines. Et putain, là, c'est du grand art allié à de la fureur!
On a donc ce death efficace dans sa lourdeur et son rythme assumé, posant des ambiances et soudain, par une transition venant des enfers car diablement efficace (un riff soudainement plus rapide et répétitif, un emballement sur quelques mesures (allez, 3 ou 4), la musique s'emballe, offrant en même temps qu'un contraste de forme, une déculottée et un pétage de cervicale bourrin. C'est d'autant plus bourrin que cette découpe accélération - lourdeur n'est pas répétitive ou dans un modèle défini par le groupe. Chaque titre a son empreinte du genre, ouvrant une variété de raclée. Et cela va parfois jusqu'à ouvrir des morceaux de bravoures où la musicalité des moments les plus subtils (oui, il y a des passages ciselés) vont se mêler à ces accélérations de tous les diables, aidés justement par la vision de la rythmique du groupe.
Et c'est là qu'il est bien d'évoquer un peu le jeu de batterie, qui offre quelques patterns étonnants parfois voire atypique, mais toujours dans une optique qui les rattache au death. On un travail sur des alternances, des changements de formes ou des évolutions, par des transitions ou des glissements, super efficaces. Et cela s'associe systématiquement à la basse, qui est omniprésente mais qui prend de temps en temps un rôle un peu différent, comme si à ce moment là elle avait un rôle de 3è guitare sous accordée, pour coller à la fois aux patterns mais aussi à l'atmosphère qui se dessine alors.

On retrouve aussi toujours cette atmosphère singulière, qui lie le groupe au début des années 90, amenant quelque chose à la limite du macabre et d'une voie plus occulte. Ceux qui ont plus de 30 ans retrouveront vraiment cette ambiance qu'il y avait aux moments où, adolescent, vers le début des années 90, ils découvraient le death. C'est un élément clé de chez Oldskull.

Le chant est typé death de cette période mais n'hésitant pas parfois à descendre dans quelque chose de plus guttural. Le chant est clairement raccord avec l'ambiance et l'atmosphère, nous plongeant encore plus profondément dans cette façon de faire du death. Là aussi, c'est redoutable.
Le son est terrible. Si celui-ci est puissant et massif, il n'en est pas moins riche, en terme de sonorités. Il y a un côté un peu gras, chaleureux. On entend les deux guitares que l'on peut clairement isoler, avec cette sonorité particulière. La basse est bien présente, du fait de son utilisation que j'ai évoqué. D'ailleurs, sur les trois instruments, l'enregistrements laissent entendre certains éléments de jeu, comme les doigts glissant sur les cordes ou le bruit vibrant des cordes. C'est assez rare et c'est un élément que j'aime beaucoup car ça m'implique plus encore dans la musique, comme si on était présent. La batterie est aussi très nette, d'autant que les patterns sont parfois alambiqués. Le chant est à l'équilibre avec tout ça, bien audible (même moi avec mon anglais pourri, en étant un poil attentif, je comprend les paroles).

Bon, on recommence: le groupe balance 6 titres d'un death très typé début des années 90, avec une atmosphère particulière qui s'en exhale et un côté carré efficace. Plus sérieusement, cet Ep est une bombe de death old school, efficace, puissante et qui ravira tout fan du genre. Ne passez pas à coté et allez découvrir et soutenir ce groupe, Oldskull!